Cela, de plus en plus obstinément depuis trente ans qu’il est gouverné conjointement par des énarques formés à éluder tous les problèmes et à dispenser des discours lénifiants et par des dirigeants syndicaux élevés à l’école de Marx et de Lénine, les uns et les autres plus soucieux de leurs prébendes personnelles que du bien public. Pire, qui prétendent savoir mieux que quiconque ce qui fait le bonheur de chacun : panem et circenses, c’est-à-dire l’assistance pour les moins favorisés, la télévision et le loto pour tous. Avec l’assentiment des media pour qui le travail n’est plus qu’une contrainte ringarde, comme sont ringards la patrie - mais pas l’anti-mondialisme, l’autorité - mais pas la coercition, la morale - mais pas les bons sentiments.
Dans les années soixante, nous enfermions dans des camps, derrière des barbelés, des familles dont les parents et les grands-parents s’étaient faits tuer pour la France à Monte-Cassino et à Verdun ; elles n’avaient eu que le tort de continuer à servir la patrie. Aujourd’hui, logés dans des F4, dans des cités dont on déplore le manque d’humanité mais qui ne sont tout de même plus des camps, tueurs, violeurs, dealers et incendiaires courent impunément.
On foule aux pieds des lois non abolies mais « ringardes » en considérant que tirer à balles réelles sur la police, sur les pompiers et sur les honnêtes gens, violer et brûler ne sont plus des crimes mais de simples incivilités. A fortiori, ces actes ne peuvent menacer en aucune façon la sécurité intérieure du pays qu’il serait impensable d’assurer par une armée volontairement réduite et envoyée sur de multiples théâtres d’opération extérieurs.
Jusqu’aux années soixante toujours, l’école enseignait à tous les enfants les bases communes d’éducation, de caractère, de jugement, permettant la maîtrise de la langue et de la logique nécessaires à leur vie future, civique et professionnelle. Elle constituait, avec le service militaire pour les hommes, un parfait instrument d’assimilation des populations non francophones et une porte ouverte à tous vers l’ascenseur social. Sous la pression d’idéologues majoritairement marxistes, elle a abandonné ses missions pour devenir foncièrement inégalitaire : Seuls, l’argent et le fait de résider dans un quartier « bourgeois » – auxquels s’ajoute, ça et là, le courage de maîtres résolus à instruire réellement – donnent encore droit à l’éducation (c’est pourtant le titre actuel du ministère ad hoc) et à l’instruction (son ancien titre ; pourquoi l’a-t-on abandonné ?).
Par son propre génie, (car l’aide américaine du plan Marshall, nécessaire pour repartir, s’est rapidement tarie) la France a su secréter les « trente glorieuses ». Pourquoi s’est-elle essoufflée depuis, au point de faire fuir à l’étranger ses meilleurs cerveaux tout en créant une pompe aspirante unique au monde pour attirer des populations entières, inaptes à vivre et à travailler dans un pays occidental, sans rien faire pour les y rendre un peu plus aptes ? Au point d’avoir perdu dix places en dix ans dans le classement des pays développés, pour la richesse par habitant ? Au point, malgré les milliards dilapidés en assistance, d’avoir relégué 10 % de sa population en dessous du « seuil de pauvreté » ?
On pourrait multiplier les exemples. Si nous voulons éviter que de tels errements nous conduisent à notre perte, individuelle et collective, comme ont disparu Rome et Byzance puis, au siècle dernier, le Kremlin soviétique, plusieurs actions sont possibles et nécessaires.
1. Dénoncer nos erreurs, comme nous le faisons à Ligne droite, comme le font quelques journalistes courageux comme François de Closets, Florence Guernalec, Ghislaine Ottenheimer ou Ivan Rioufol ; comme le font aussi des intellectuels lucides et révoltés (que les tenants de la pensée unique qualifient de déclinologues) qui multiplient les conférences, les tribunes et qui publient des essais remarquables et souvent remarqués. Qu’on me permette d’en citer quelques-uns (cette liste est loin d’être limitative) : Alain Bourdelat, Nicolas Lecaussin, Bertrand Lemménnicier, Jacques Marseille, Yves Montenay…
2. Rappeler et expliquer nos fondamentaux religieux, culturels ou, plus simplement, logiques et humanistes, comme l’avaient fait Raymond Aron ou Jean-François Revel et comme que font aujourd’hui, avec brio et élégance, Jean-Louis Caccomo, Jean Garello, Jacques de Guenin, Pascal Salin, Philippe Nemo et aussi, ce qui surprend certains qui les croyaient « politiquement corrects », Max Gallo ou Alain Finkieraut.
3. Enfin, établir des propositions concrètes et applicables pour renverser la vapeur, sortir de ce cercle vicieux et repartir enfin sur des bases solides qui préparent réellement l’avenir que notre pays mérite bien, à la fois par ses richesses accumulées et pas encore toutes galvaudées et par les qualités de ses habitants, partout reconnue.
C’est à quoi s’est employée Alternative libérale en réunissant les meilleures compétences pour élaborer une critique raisonnée de la gestion de notre pays et un programme de redressement, publié sur son site. Ce programme qui sera encore affiné, sera celui de ses candidats aux élections présidentielle et législative.. A ce jour, Alternative libérale est le seul parti politique qui présente autre chose qu’un ramassis de mesures démagogiques sans lien entre elles, le seul qui propose un programme cohérent, articulé autour d’une idée centrale : respecter et valoriser des hommes et des femmes libres, responsables et entreprenants. C’est sur des citoyens libres et responsables que doit s’élaborer l’action politique et pour eux qu’elle doit être menée.
Jean-Claude Charmetant